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Alimentation Sodas et produits sucrés contenant des glucides ajoutés dénoncés par l'Afssa

PARIS, 14 oct 2004 (AFP) - Les "mauvais" glucides, ces sucres ajoutés, cachés dans les sodas et autres produits industriels, sont à éviter, de même que le grignotage, mais les "bons" glucides complexes fournis par des aliments comme le pain et le riz sont à consommer plus largement, selon un rapport d'experts publié jeudi.

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Face à la montée de l'obésité, y compris chez les enfants, le consommateur doit pouvoir faire la distinction entre "bons" et "mauvais" glucides, ce qui implique de revoir les règles d'étiquetage des produits alimentaires, recommande aussi le groupe de travail mis en place par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Prendre conscience de la part importante des sucres "cachés" dans l'alimentation, et notamment les boissons, est un premier pas nécessaire pour mieux gérer ses repas et ceux de sa famille. "Est-ce que les parents accepteraient que leurs enfants mangent dix morceaux de sucre avant de se mettre à table", interroge le Pr Philippe Passa, président du groupe de travail. Et pourtant, dit-il, ils les laissent boire un verre de soda au moment de se mettre à table et un autre avec l'entrée, or chaque verre contient l'équivalent de cinq morceaux de sucre. Il faudrait "qu'en France on consomme davantage de glucides complexes, c'est-à-dire de pains, pommes de terre, produits céréaliers et légumes, et de glucides simples sous forme de fruits". Mais qu'on consomme "beaucoup moins de glucides simples ajoutés par l'industrie agroalimentaire aux aliments consommés de plus en plus par les enfants, adolescents: barres chocolatées, biscuits fourrés, sodas", résume-t-il. Ces glucides là apportent "des calories vides parce qu'il n'y a pas de vitamines, de micro-nutriments intéressants", ajoute ce spécialiste du diabète à l'hôpital Saint-Louis à Paris.

Pour éviter les tentations, les experts recommandent aussi de supprimer l'exposition, au niveau des caisses des magasins, de sucreries diverses, offertes aux regards et aux désirs des enfants qui font la queue avec les parents. La publicité, en particulier à la télévision, d'aliments pour enfants devrait être supprimée, au moins à certaines heures, ou fortement encadrée. C'est un "problème politique car les enjeux sont énormes", reconnaît le Pr Passa interrogé par l'AFP, insistant sur les risques d'une augmentation rapide de l'obésité chez les enfants et les adolescents. "Si on ne veut pas que tout ces enfants deviennent diabétiques, hypertendus et cardiaques dans quelques années, il faut s'en occuper", prévient-il.

Les auteurs du rapport "Glucides et santé: état des lieux, évaluation et recommandations" pointent aussi du doigt les dangers des distributeurs de produits sucrés dans les écoles ou même sur les quais du métro. Il faudrait les remplacer par des fontaines d'eau et des distributeurs de légumes, de fruits. Les repas structurés sont recommandés, le grignotage est à éviter. La consommation d'aliments glucidiques peu ou pas raffinés (produits céréaliers complets, légumineuses, fruits et légumes) doit être fortement encouragée et les boulangers sont invités à faire davantage de pains complets.

L'Union fédérale de consommateurs Que choisir a déclaré soutenir les recommandations de l'Afssa, soulignant, dans un communiqué, que les tests montrent que les "produits alimentaires manufacturés contiennent manifestement trop de sucre caché".


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